Graphique : Vesselfinder.com

Corpus Christi au Texas, États-Unis. C'est le port qui expédie le plus de gaz vers le Sahara Occidental occupé. 36% de tout le gaz qui a alimenté l'occupation du Sahara Occidental au cours de l'année civile 2022 provient de Corpus Christi. C'est la conclusion de la surveillance quotidienne des mouvements de navires par Western Sahara Resource Watch (WSRW) pour l'année dernière.

Au total, 13 cargaisons de gaz butane liquéfié ont été transportées vers El Aaiún au Sahara Occidental occupé en 2022. Sur la base de l'analyse des itinéraires et des tirants d'eau des navires, WSRW estime la cargaison totale d'environ 47 000 tonnes de gaz, soit l'équivalent de l'année précédente. Les transports ont été effectués par dix différents navires-citernes dits GPL.

Quatre des navires ont quitté le Texas au cours de l'année, contenant environ 17 300 tonnes de gaz, selon nos estimations, soit un total de 36,3 % de tout le gaz. Le gaz a été chargé sur le quai numéro 3 du terminal Buckeye Texas Hub.

Les exportations de gaz des États-Unis vers le Sahara Occidental occupé sont un phénomène relativement nouveau. La première expédition de gaz que WSRW ait jamais observée depuis les États-Unis remonte à avril 2021. Au cours de cette année, quatre cargaisons au total ont été transportées sur le territoire, soit au total une estimation de 9 500 tonnes. La provenance en était de Paulsboro, New Jersey. WSRW a interpelé le probable exportateur, mais n'a reçu aucune réponse. Les exportations de 2022 du Texas ont commencé en janvier, à bord d'un navire battant pavillon turc.

Des exportations ont également eu lieu depuis la France, l'Espagne, le Royaume-Uni, Malte, la Belgique et la Croatie au cours de l'année 2022. Le volume total des importations était à peu près le même qu'en 2021, 2020 et 2019.

Le Maroc ne produit pas de gaz mais est, selon Index Mundi, un importateur et consommateur de gaz butane de premier plan. Une grande partie de ce gaz est dépensée pour alimenter la machinerie de l'occupation au Sahara Occidental. Le gaz est importé pour soutenir les infrastructures et les industries critiques pour son occupation illégale.

Le gaz importé entre sur le territoire sur des navires-citernes spécialement conçus pour transporter du gaz liquéfié (GPL).

Comme les années précédentes, deux compagnies maritimes se distinguent comme étant plus particulièrement responsables des transports :

• La plus impliquée est la compagnie maritime de Singapour/Norvège/Danemark BW Epic Kosan (BWEK, anciennement Epic Gas). 7 des 13 cargaison étaient à bord de navires de la flotte BWEK, soit les Epic Shikoku, Epic Salina, Epic Sicily, Westminster et Tracey Kosan. WSRW estime qu'environ 26 800 des 47 000 tonnes ont été transportées sur des navires BWEK. Le comité de soutien norvégien a écrit à BW Epic Kosan et BW Group à sept reprises entre 2020 et 2023 (y compris le 30 septembre 2021), mais sans recevoir de réponse.
• La flotte Eco est exploitée par la compagnie maritime grecque Stealth Corp. La société a été contactée à ce sujet le 25 avril 2020 et le 5 juin 2020, mais les courriers n'ont pas reçu de réponse.

D'après ce que WSRW comprend, le Jaguar JS (IMO 9578024) est répertorié avec comme propriétaire enregistré Dragon Jaguar Pte Ltd et avec comme propriétaire du groupe Standard Chaterted Bank Plc, Royaume-Uni. Le Kingston (IMO 9652741) est répertorié avec comme propriétaire enregistré Windermere Shipping Pte Ltd à Singapour et avec comme propriétaire du groupe Komaya Shipping Co Pte Ltd également à Singapour.

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Les navires impliqués en 2022 étaient les Beylerbeyi, Eco Nical, Eco Stream, Epic Salina, Epic Shikoku, Epic Sicily, JS Jaguar, Kingston, Tracey Kosan et Westminster. Les pétroliers sont immatriculés en Turquie, à Singapour, au Danemark, aux Îles Marshall.

La liste ci-dessus montre le port à partir duquel WSRW estime que le gaz ait été exporté, mais ne reflète pas l'origine réelle du gaz. Les expéditions de La Corogne en Espagne proviennent très probablement d'un terminal appartenant à Repsol - une entreprise qui n'a pas répondu à un courrier de février 2022 de WSRW.

Alors que les Pays-Bas étaient le principal exportateur de ce gaz vers le Sahara Occidental en 2021, aucun gaz n'a été exporté des Pays-Bas en 2022. Il n'y a pas eu non plus d'exportation depuis la Norvège, qui a exporté en 2020. En 2020, deux sociétés exportatrices - de Norvège et d'Autriche - ont expliqué qu'ils ne procéderaient plus jamais à de telles exportations.

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